HISTOIRE
La collégiale du Castell’Arquato se trouve dans le bourg médiéval du même nom situé dans la province de Piacenza. La probable date de sa fondation est liée à la découverte de certains objets datés au VIIIème siècle, plus précisément aux années 756-758. Certains éléments portent à croire que l’église aurait été commandée par un certain Magno, un puissant seigneur d’origine lombarde. Les documentations écrites mentionnent que l’ancien bourg a été réédifié selon la forme des anciens bourgs médiévaux et que la collégiale a été agrandie dans la même occasion. Cependant, la date de construction de l’église n’est pas mentionnée dans les documents. On suppose cependant que sa fonction d’église baptismale remonte à des temps plus anciens. À la suite d’un important tremblement de terre qui lui causa des grands dommages, elle fut entièrement reconstruite et en 1122 reconsacrée : retracer la chronologie des origines de l’église est ainsi problématique. Aux XIIème-XIIIème siècles, la tour campanaire placée sur une des bas-côtés ainsi que le Portale del Paradisio (le Portail du Paradis) furent construits. Les statues qui ornent l’ambon avec les Evangélistes, Jérémie et l’Annonciation ont été réalisées vers 1170 par l’école de Piacenza. Le cloître, l’accès qui y mène, les sculptures près de l’autel majeur et près des autels mineurs ainsi que les chapiteaux historiés datent également du XIIème siècle. De la nef centrale, on aperçoit un crucifix austère et monumental qui donne une impression de verticalité dans la zone absidiale : on estime qu’il date du XIIIème siècle. La physionomie de l’édifice fait penser qu’il a subi de grands changements au cours du XIVème siècle, c’est-à-dire à l’époque de la construction du Palazzo del Podestà (Palais du Podestat). Vers 1630 une chapelle, dédiée au saint patron de la ville San Giuseppe, a été construite dans le style baroque sur les fondations d'une ancienne. Au XVIIIème siècle, des modifications plus importantes eurent lieu : l’intérieur de l’église fut entièrement enduit, piliers et chapiteaux inclus ; les fenêtres à baie unique furent toutes remplacées par de simples fenêtres rectangulaires ; le toit en fermes fut recouvert par une voûte entourée de stuc. Les fresques furent conservées, et parmi elles celles exécutées par Giacomo Guidotti représentant les noces de Marie et la naissance de Jésus ainsi qu’une fresque anonyme sur laquelle figure la Trinité. En 1730, un des murs latéraux fut démoli pour laisser place à trois chapelles. En 1889, un professeur de l’Académie des Beaux-Arts de Brera découvrit des fresques du XVème siècle dans la chapelle Santa Caterina : le long travail de restauration entrepris permit de reconstituer l’intégralité de ces fresques. Au début du XXème siècle, l’église subit de plus minimes modifications. Entre 1911 et 1913, la logette de San Giovanni ainsi que la quatrième absidiole furent reconstruites. Entre 1917 et 1919, l’intérieur des absides mineures fut restauré et la façade quelque peu modifiée : une fenêtre fut fermée et une autre fenêtre jumelée a remplacé la rosace. En 1923, toutes les arches de soutènement furent refaites et en 1927, les fenêtres du chœur furent restaurées. En 1935, la voûte fut enlevée pour laisser place au plafond originel.
NOTES ARTISTIQUES ET HISTORIQUES
L’église a conservé la forme et les traits simples typiques de l’architecture romane. Le baptistère est flanqué de trois absides, la dernière étant la plus intéressante car possédant des fenêtres ébrasées larges et basses comme on peut aussi voir dans l’abside majeure. Le portail latéral est un portail sculpté qui porte le nom de Portico del Paradiso (Portique du Paradis) : il est en fait le portail d’entrée principal. Son ébrasement est constitué de colonnettes qui se terminent en archivolte surmontée d’une lunette. Des décors de feuillages ornent les chapiteaux de l’archivolte. Des panneaux peints décorent l’intérieur de l’archivolte tandis que l’architrave est soutenue par deux télamons dont les sculptures semblent symboliser l’Usure et l’Avarice personnifiées. Le cloître datant au XIVème siècle est situé sur la cotée droite de l’église et permet de se rendre au musée de la Collégiale. L’église possède un plan basilical à trois nefs. Deux portails permettent de pénétrer à l’intérieur : le portail situé sur la façade et le portail latéral. Les colonnes qui divisent les nefs sont imposantes : elles sont presque un mètre de diamètre. La décoration des chapiteaux est assez composite : un abaque rectangulaire avec des décorations en spirale est surmonté par de petits bas-reliefs à motifs floraux ou zoomorphes, eux-mêmes surmontés par quatre feuilles. On peut également voir sur l’ambon des sculptures représentant l’Annonciation.
HISTOIRE
L'église de Santo Stefano se situe entre la forteresse des Bentivoglio et la tour de l’horloge, à l’intérieur de l'enceinte de murs de la commune de Bazzano qui eut un rôle central dans la défense de toute la zone ouest de la colline bolonaise. Le premier document attestant son existence est daté de 798 et il montre la fonction qu'assumait la vieille église dans les conflits politiques advenus entre Modène et Bologne pour l'attestation des propriétés foncières appartenant aux deux communes. Alors qu'au Xe siècle l'église était dépendante de la juridiction de l’évêque de Modène, en 1204 elle fut rattachée à Bologne. Ces vicissitudes juridiques finirent avec le définitif passage à la juridiction de l’église de Bologne en 1398 grâce à l’intervention du pape Boniface IX. Au fils des siècles l'édifice fut affilié à d'autres églises d'importance majeures : par exemple, en 1155, Santo Stefano appartenait à la paroisse de Monteveglio, et entre le XIVe et le XVe siècle faisait partie des biens rattachés à l'église de Sant'Andrea à Corneliano. En 1573 en revanche, avec l'augmentation de la densité de population, elle fut promue au statut d'église autonome en assumant les dépendances des paroisses de Crespellano, Pregatto, Oliveto, Montemaggiore et Montebudello. Entre le XVIe et le XVIIe siècle, la forteresse des Bentivoglio fut remaniée, et cette opération de restauration coïncida avec celle de l'église qui prit l'actuelle orientation, avec l'abside vers l'ouest et l'entrée vers l'est. Se succédèrent ensuite plusieurs interventions qui altérèrent la structure d'origine : au XVIIIe siècle par exemple, elle fut agrandie avec la construction de la chapelle du Saint Sacrement, par l'architecte Francesco Tadolini. Dans les premières décennies du XXe siècle elle fut agrandie avec l'érection d’un bas-côté à gauche. La dernière intervention a été réalisée après les bombardements de 1944, lorsqu’on décida de récupérer la forme initiale de la structure : en effet l'actuelle façade, remontant à la restauration de 1945, rappelle en particulier les styles romans originaux ainsi que les demi-colonnes, les chapiteaux et la rosace.
NOTES ARTISTIQUES ET HISTORIQUES
Après la découverte à l’intérieur de l'église d'une des pièces les plus anciennes actuellement conservées, probablement un fragment de portail en pierre en style lombard ou carolingien, on ne peut pas exclure les origines byzantines de la structure. Entre le XIIIe et le XIVe siècle, l'église subit l'influence romane qui laissa ses traces comme par exemple le fragment de chapiteau en grès décoré avec une rosace à sept pétales et avec des formes de lys, conservée aujourd'hui au musée communal « Arsenio Crespellani » dans la forteresse des Bentivoglio. Mais à cette époque l'édifice aussi présentait une structure typique de l'époque romane, et il avait donc une nef unique avec une abside tournée vers l'est. Le plan actuel de l'église présente une nef tripartite, avec une abside tournée vers l'ouest et une façade plane. À l’intérieur de l'église sont exposées des œuvres artistiques modernes, comme par exemple, le Santo Stefano de Simon Cantarini posé sur l'autel et quelques tableaux de Gaetano Gandolfi.
HISTOIRE
La basilique de San Savino est l’un des plus importants témoignages architectoniques de l’époque romane en Italie septentrionale. Située dans la rue Alberoni dans la ville de Piacenza, elle tient son nom du second évêque de la ville et fondateur de cette basilique au IVème siècle. On retient l’année 394 comme étant celle de sa fondation. A cette période, San Savino cherchait à organiser la vie spirituelle et communautaire des habitants de sa paroisse. Il mourut en 420 : son successeur, San Mauro, décida de conserver sa dépouille qui fut placée près de l’autel majeur de la basilique. En 902, la ville de Piacenza fut touchée par les invasions barbares : les Hongrois détruisirent alors une grande partie de la structure de l’édifice, reconstruite dans un second temps par l’évêque Everardo en 903. Mais une deuxième razzia rasa cette fois-ci l’ensemble de la basilique en 924. L’église fut intégralement reconstruite au XIème siècle. Le premier document mentionnant son existence date du 15 octobre 1107, année de la consécration de la basilique par l’évêque Aldo. L’église jouit d’une grande période de prospérité jusqu’à la fin du XVème siècle. En 1495, elle passa aux mains des pères Geronimini. L’édifice subit plusieurs transformations à l’époque baroque : en 1721, par exemple, la façade fut reconstruite avec un portique soutenu par des colonnes jumelées. Ensuite en 1903 un long chantier de restauration fut mis en place sous la tutelle d’Ettore Martini qui décida de conserver la façade baroque mais de modifier l’intérieur de la basilique, et en particulier les absides et la crypte.
NOTES ARTISTIQUES ET HISTORIQUES
L’intérieur de la basilique révèle un aspect sévère : les murs en brique et ses arcs et piliers en pierre donnent une impression de sobriété. Le plan basilical de l’église est classique, avec trois nefs qui terminent par trois absides. Sept couples de piliers polystyles supportent des voûtes croisées. Les chapiteaux sont tous sculptés avec des figures zoomorphes ou fantastiques. On dénombre trois travées dans la nef principale et dans les bas-côtés. Dans la troisième travée se trouve le presbytère qui est relié à la crypte via un escalier. Les deux mosaïques du pavement, qui ont été conservées dans le presbytère et la crypte, sont remarquables : la première est une composition métaphorique mettant en scène les vertus cardinales avec des chevaliers en combat et d’animaux en tous genres, tandis que la deuxième, plus ancienne, représente les douze mois de l’année. Le presbytère n’est pas surélevé, ce qui explique que la crypte soit souterraine et qu’elle s’étend en longueur sous le presbytère. L’espace de la crypte est divisé en trois nefs et huit travées avec des piliers soutenant des voûtes. On dénombre une trentaine de chapiteaux, presque tous sculptés. Un autre élément intéressant dans la basilique c’est le crucifix qui se trouve dans l’abside : il est l’un des rares objets sculptés en bois que nous ayons conservé de l’époque romane. La façade principale a été modifiée vers 1700. Sur le côté nord de l’édifice se détache l’abside médiane et une absidiole qui furent reconstruites à l’époque moderne. Sur le côté opposé, le campanile rappelle les influences lombardes.
HISTOIRE
Le Dôme de Parme ainsi que Baptistère qui se trouve à ses côtés sont des monuments emblématiques de l’art roman des plaines du Pô. La structure de la cathédrale est assez complexe, témoignant des nombreuses modifications architecturales qu’elle a subies au cours des siècles. De grands artistes se sont ainsi relayés, et parmi eux des artistes-sculpteurs italiens renommé à l’époque romane tels que Benedetto Antelami (1150-1230 ca). Au cours du XVIème siècle, de nombreux peintres sont venus participer aux travaux d’embellissement de l’édifice. Les murs et les voûtes ont été entièrement recouverts de fresques dont la plus célèbre reste celle de l’Ascension de la Vierge, chef-d’œuvre du Corrège (1489-1534) exécuté entre 1526 et 1530 dans un style baroque. L’édifice est un mélange de deux styles romans : le style roman « lombard », que l’on peut admirer également sur les cathédrales de Piacenza et Cremona, toutes deux ayant beaucoup en commun d’un point de vue architectural avec le Dôme de Parme, et le style roman « germain », ici réinterprété par les bâtisseurs. Le Dôme est dédié à Sainte Marie de l’Assomption (Santa Maria Assunta). Il a été consacré en 1106 sous le pontificat de Pascal II. Un document daté de 884 atteste l’existence d’une église primitive « infra civitatem parmensem », c’est-à-dire rattachée à la communauté de la ville de Parme. En 1058, un incendie détruisit en totalité cette église : l’évêque Cadalo (1046-1071) lança l’initiative de la construction d’un nouvel édifice. Les Chroniques de Parme (Chronicon Parmense) font état d’un terrible tremblement de terre en 1117, à la suite duquel une grande partie de l’Eglise Sainte Marie fut détruite (« magna pars Ecclesiae Sanctae Mariae dirupta est »). Les travaux se poursuivirent, et le Dôme fut achevé en 1178. Cette année-là, Antelami façonna une chaire dont seul reste aujourd’hui l’élément représentant la Déposition du Christ.
NOTES ARTISTIQUES ET HISTORIQUES
EXTERIEUR
La façade à double pente est le fruit d’un savant équilibre entre structure et décoration, qui s’intègrent l’une l’autre selon la plus pure tradition padano-lombarde, comme on peut également le voir sur la façade de San Michele à Pavie. Sa structure en pierre est composée de deux parties qui se superposent. La première comprend les trois portails. Le portail central possède un prothyron orné de lions stylophores exécuté en 1281 par Giambono de Bissone. La deuxième partie est composée de deux rangs de logettes qui enserrent des triplets, ces derniers possédant des colonnettes en marbre de Vérone. Sur le bord inférieur de l’arc du prothyron est sculpté un relief reprenant le thème du cycle des mois datant du XIIème siècle. Il se déploie jusqu’au portail et comprend des scènes de chasse ainsi que des représentations d’animaux monstrueux. La décoration de la façade reprend en fait le motif à logettes que l’on retrouve au-dessus des absides et qui offre un grand contraste de clair-obscur. La zone presbytérale est caractérisée à l’extérieur par des entrelacs de volumes carrés et semi-cylindriques décorés de lésènes et d’arcs aveugles terminés par des logettes. La tour campanaire est carrée, ce qui est typique de la tradition romane lombarde. De simples lésènes verticales la traversent. L’ouverture à trois fenêtres ainsi que la flèche au sommet datent du XIIIème siècle et sont d’inspiration gothique.
INTERIEUR
Le plan de la Cathédrale de Parme est en croix latine, avec trois nefs et un transept qui se termine par des niches semi-circulaires. Les piliers, de style soit composite soit à faisceau, donnent une vive impression de verticalité. Ils sont ornés de chapiteaux et de demi-colonnes sur lesquelles reposent de hauts arcs avec des voûtes en croisée d’ogive à six arêtes. L’ensemble est à la fois majestueux et imposant. Les tribunes sont percées et l’on peut y circuler. Elles sont constituées de groupes de quatre baies jumelées avec chapiteaux décorés de motifs végétaux et de thèmes symboliques comme la Femme de l’Apocalypse (la Signora dell’Apocalisse). Les extrémités des arcs reposent sur des pieds sculptés en forme de tête animale ou humaine. L’aspect élancé de la structure est accentué par la surélévation du presbytère terminé par une tour-lanterne dans laquelle on a intégré une coupole au XVIème siècle. La vaste crypte, située sous le presbytère, possède des voûtes d’arêtes reposant sur des chapiteaux sculptés à motifs phytomorphes datant du XIIème siècle. Les chapiteaux de la nef, eux, ont été sculpté postérieurement. Les sculptures ne sont pas homogènes et on sans doute été réalisées par plusieurs artistes. Le Maître des Mois (Il Maestro dei Mesi) semble toutefois avoir été particulièrement actif, puisqu’en plus d’avoir réalisé le cycle des mois qui se trouve dans le prothyron, il aurait également participé à l’élaboration de sculptures à l’intérieur de l’édifice. Le sculpteur le plus important a cependant été Benedetto Antelami. Il a donné à la cathédrale un aspect monumental. Les deux télamons, les scènes représentant Saint Georges tuant le Dragon et la Conversion de Saint Paul sont harmonieusement intégrées dans la structure cubique de l’édifice. Dans la sculpture de la Déposition du Christ il se détache de la réalité de Wiligelmo (celui qui travaille dans le dôme de Modène) et s’inspire nettement à l’art au-delà des Alpes.
Le relief est encadré par guirlande végétale dans laquelle se trouvent des inscriptions avec les noms des personnages que l’on peut voir dans la scène, l’ensemble fonctionnant comme une légende. En haut à droite se situe la signature du sculpteur. Un jeu d’ombre et de lumière parcourt le relief. La Croix du Christ divise harmonieusement la scène en deux parties égales. La partie de droit renvoie au monde chrétien et celle de gauche au monde païen, dichotomie soulignée par la représentation du soleil et de la lune symbolisant respectivement le bien et le mal. L’agencement des sculptures entre elles reflète un goût gothique, visible également dans le Baptistère de Parme dans lequel Antelami a travaillé vers 1200.
HISTOIRE
L'idée de la naissance de la nouvelle cathédrale de Ferrare coïncida avec la volonté d'affirmation de l'autonomie de la ville, jusqu'à ce moment-là soumise à l'influence du diocèse de Ravenne. En 1139 la bulle d'Innocent II confirma soit l'indépendance de Ferrara de Ravenne soit l’autorisation pour la construction d'une nouvelle cathédrale. En 1133 les travaux pour la construction commencèrent et parmi les principaux bailleurs de fonds il y eut Guillaume Adelardi, auquel appartennaient également les idées fondamentales sur le bâtiment. Une pierre tombale trouvée pendant les travaux de restauration en 1925 atteste que "Glielmo fo l'auctore", ainsi que le principal financier du travail, et que la main des belles sculptures qui enrichissent la cathédrale est celle de Nicolaus, élève de Wiligelmo et Lanfranco à Modène. La cathédrale qui se dresse majestueusement aujourd'hui sur la place est le résultat de nombreuses reconstructions depuis le XIIIème siècle, comme témoigne aussi l'extrême hétérogénéité des styles que vous pouvez voir ici. Un certain nombre d’interventions importantes remontent à Ercole I, qui commanda à Biagio Rossetti, le plus important architecte local, des travaux sur le bâtiment. Dans cette occasion Rossetti élargit le chœur et il construisit l'abside. L’actuel aspect baroque des bas-côtés à l’intérieur de l’église est dû à la reconstruction après l’incendie désastreux qui détruisit le logement précédent.
NOTES ARTISTIQUES ET HISTORIQUES
EXTERIEUR
Le style roman est évident surtout dans la partie inférieure du bâtiment : par exemple on le peut observer dans le mur blanc, imposant et austère, sur lequel il y a les trois grands portails. L’élément principal de l'ensemble du bâtiment est le magnifique prothyron que c’est l'un des plus intéressantes œuvres romans de la vallée du Pô pour la variété de reliefs et de sculptures. Il est attribué au grand sculpteur Nicolaus. Au-dessous il y a la majestueuse entrée principale avec une belle lunette représentant la bataille légendaire entre San Giorgio, patron de la ville de Ferrara, et le dragon. La loggia, datée environ en 1250 et donc construite dans le style gothiques, s’ouvre avec trois arches décorées dans le centre desquelles il est placé une Vierge à l'Enfant du XVe siècle. Au-dessus de la loggia les histoires du jugement dernier se développent sur trois niveaux.
COTE NORD
Le côté nord de la cathédrale, qui se développe sur la rue des Adelardi, conserve sa structure romane puisque il n’a jamais été soumis à des interventions successives. Le matériau utilisé pour la construction est la brique. Un œil aiguisé remarquera deux anciennes portes fortifiées : la plus grande, appelée la Porte du Jugement, conduisaient à l'ancien cimetière.
COTE SUD
Le côté sud de l'édifice, qui se développe sur la place Trento Trieste, conserve son aspect roman dans la séquence d'arches soutenus par des demi-colonnes qui tombent au sol. Les magasins qui s’ouvrent sur le prothyron dans la Loggia dei Merciai, également s’ils n’ont pas été conservés dans l'ancienne forme, sont aussi très intéressants. A mi-chemin le long de la longueur du côté, la galerie romane est interrompue par une arcade, qui est ce qui reste du portail des mois détruit en 1717. Les panneaux originaux sont conservés dans le musée de la cathédrale. L'auteur du cycle de sculptures, caractérisées par une plasticité intense et dynamique, est connu comme le Maître des mois.
HISTOIRE
Du côté méridional de la place Aurelio Saffi se trouve l'abbaye San Mercuriale qui constitue le complexe monumental roman le plus important de toute la province de Forlì. La reconstitution de ses origines antiques est difficile à cause du manque d'informations historiques sur la fondation de l'église primitive et la figure légendaire de Saint Mercurial auquel elle est dédiée. En effet, le premier document qui certifie l'existence d'un monastère bénédictin situé au delà des murs (la ville médiévale et son enceinte se trouvaient plus à l'est par rapport au centre actuel), est un acte de donation daté du 8 avril 894 par l’archevêque de Ravenne, en faveur de l'abbé de San Mercurial à Forlì. L'Histoire après l'an mil est riche en legs et donations qui témoignent de l’expansion du monastère et du développement de la ville vers l'orient. Elle vint à englober également le territoire de San Mercuriale qui sera, à partir de ce moment là, intégré dans les nouveaux murs de Forlì. Mais immédiatement après l’incendie destructeur de 1173, qui provoqua la dévastation de la ville et la destruction du monastère, des travaux de construction eurent lieu, sur l'emplacement de l'église détruite, pour une nouvelle abbaye au style roman lombard. Depuis le début du XVIe siècle jusqu'à la fin du XVIIe siècle, se sont succédés énormément de remaniements baroques, éliminés par la suite soit par les bombardements de la deuxième guerre mondiale, soit par des restaurations du XXe siècle qui avait pour but de restituer la physionomie romane qui lui était propre jusqu'au 1176.
NOTES ARTISTIQUES ET HISTORIQUES
En partant de l’extérieur, la façade (qui a fait l'objet de reconstruction) est intéressante pour son tympan où est inséré le plus important complexe sculptural roman. Au centre est représenté la scène de l'adoration des rois Mages qui apportent leurs cadeaux, suivit, à droite, de la Vierge, l'enfant sur ses genoux et de Saint Joseph. Sur la gauche en revanche se trouve l'histoire du songe des rois Mages, avec ces trois-ci endormis côte à côte avec l'ange qui leur apparaît en rêve. Ces sculptures, provenant de l'école antelamique, sont du XIIIe siècle et sont semblables au style du maitre dei Mesi de Ferrara. Le clocher de 75m à la droite de l'abbatiale est l'un des plus haut et des plus intéressants de l'art roman lombard. Edifié en 1178 sous la direction de Francesco Deddi, il possède un plan carré , un toit conique qui se dresse au sommet avec à sa base des tourelles d'angle. Les faces de la tour sont divisées en trois parties par des bandes lombardes reliées par des arcs aveugles au niveau de la salle des cloches. Le cloître du XVe siècle des moines vallambrosiani, posté derrière le clocher, possède deux côtés qui sont constitués par des galeries ouvertes aussi bien sur l’extérieur que sur l’intérieur. À l'intérieur de l'église, on peut remarquer un style sobre et sévère roman avec ses briques apparentes. Le plan basilical de l'église à trois nefs sans transept est divisé dans la nef centrale en trois travées par des arcs-doubleaux. En outre, chaque travée est divisée en trois parties. En particulier, la troisième travée était celle de l'ancien chœur qui, précédemment divisé en deux étages (un surélevé pour les moines et une crypte inférieure dans laquelle le clerc faisait l'office) fut éliminé à la suite de l'écroulement de 1505. Enfin à l'intérieur de l'abbatiale on trouve également d'autres monuments de grand intérêt artistique, dignes d'être mentionnés. C'est le cas du lion stylophore, reste d'un protiro qui décorait l'entrée, de la chapelle qui contient la tombe de Barbara Manfredi, femme du seigneur de Forlì, fait par Francesco de Simone Ferrucci de Fiesole et d'une autre chapelle avec des fresques de Marco Palmezzano (1459-1539). Au bout de la nef méridionale se trouve une croix en pierre qui remonte au Haut Moyen-Âge et la chapelle Mercuriale qui contient la dépouille du saint patron, ainsi que d'intéressantes fresques de Livio et Gianfrancesco Modigliani, commandées par Jérôme Mercuriali (1530-1606).
HISTOIRE
La reconstruction historique de la dôme de Reggio Emilia, située sur la place Prampolini, est définie en grande partie par les diverses phases constructives et les nombreuses restaurations réalisées au long des siècles, encore d'actualité. Jusqu'en 903, les documents les plus anciens nomment la cathédrale de Reggio San Prospero, qui correspond à l'église située en dehors de l'enceinte de la cité. L'évêque de Reggio, par les pouvoirs qui lui étaient conférés par le roi Ludovico III, à travers l'acte de donation du 31 octobre 900 à la suite d'un raid des Ungari, décida de faire construire une nouvelle cathédrale dédiée à Santa Maria déjà établie en 857. Ainsi, il est probable que la première cathédrale de Reggio Emilia eut été élevée dans sa position actuelle, entre les années 904 et 942. Avant l'édification de l 'église, il existait un temple païen dédié à Bacchus, et un temple en l’honneur d'Apollon qui fut détruit sur ordre de Constantin. C'est à partir de 979 que la nouvelle cathédrale commença à s'aggrandir jusqu'à son maximum, quand l'évêque Ermenaldo contribua à renforcer son rôle en y plaçant la dépouille de San Prospero. L'on suppose également que la cathédrale fut reconstruite après l'an mil, à la fin du XIe siècle, ce qui s'accorde parfaitement avec les dates d'édification des plus grandes cathédrales romanes des autres villes de l'Emilie Romagne comme Modène et Fidenza. La cathédrale de Reggio a un aspect inhomogène à l’intérieur : sa structure romane cohabitent avec les voûtes d'arrêtes du XVe siècle et avec le transept des les absides de style renaissance. Au XVIe siècle l’intérêt pour la façade réapparait. Commandé par Prospero Sogari, dit « le Clément », on fit dissimuler toute la partie inférieure pour y placer des marbres dans un nouveau projet. L’intérieur a également subi une véritable opération d'homogénéisation, avec l'architecte Siennois Cosimo Pugliani, en incorporant l'ancienne structure dans un entablement dorique. En 1623 dans le transept, on aménagea une coupole qui fut commanditée par le sacerdoce reggiano Paolo Messori et des fresques conçues par le scénographe reggiano Francesco Fontanesi en 1779.
NOTES HISTORIQUES ET ARTISTIQUES
L'ancienne structure de la cathédrale de Reggio, après la présupposée reconstruction du XI siècle, fut refaite sur le même modèle toscan que San Miniato al Monte à florence. Elle avait en effet un plan en croix latine, à trois nefs avec un transept et a été marquée par la présence de la nef transversale qui, avec la chapelle absidiale remplacèrent la troisième travée typique du modèle toscan. Un autre élément étranger à ce schéma toscan est la tour lanterne octogonale qui, construite en 1269 durant le restauro Malaguzzi, donnait sur le devant de l'église et est aujourd'hui détectable seulement à l’extérieur, mis en évidence par le clocher actuel. À partir de l'an mil, l'on mena des travaux pour des œuvres de grande valeur artistique tel que le sol en mosaïque, la fresque byzantine avec le Christ dans une mandorle et des anges et des saints, qui a orné jusqu'en 1960 la façade de l'église, les restes de l'ambon antelamico du début du XIIIe siècle et les lions stylophores, ainsi que des fresques, des colonnes des chapiteaux et des restes de matronei d'époque romaine. C'est au début du XIIIe siècle que l'on pense avoir construit la crypte, intéressante pour le haut relief du Pantocratore, lequel provient du parapet de l'ambon ou de la partie supérieure de la crypte. Cette importante pièce de sculpturale a été datée entre 1220 et 1230 et est attribuée au cercle antelamica. De provenance antelamica, il y a aussi les lions stylophores, qui, portaient probablement les colonnes portantes de l'ambon de la cathédrale. Enfin l’intérieur de l'édifice présente un plan cruciforme constitué par la nef, le transept et le chœur. Des piliers divisent le nef des bas côtés. Sous ces derniers se logent cinq chapelles de chaque côté, où se trouvent les tombeaux les plus importants, des peintures et des œuvres d'artistes célèbres des XVIe et XVIIe siècles parmi lesquels Bartolomeo Spani, Domenico cresti dit Passignano, Cristoforo Roncalli, dit Pomarancio, Orazio Talami, Palma il Giovane, Annibale Carracci e Giovan Francesco Barbieri dit il Guercino.
HISTOIRE
L’église de Bordone doit son nom au bourg homonyme dans lequel elle se situe. Le village est d’origine lombarde, et, malgré les diverses modifications qu’il a subi au cours du temps, il conserve un centre médiéval. L’église se trouve sur l’ancienne route Francigena qui était la principale voie de communication entre Parme et Lumi à l’époque romaine et l’unique route reliant la Toscane et la plaine du Pô à l’époque médiévale. L’église de Santa Maria Assunta se situe à un point stratégique de la route, à mi-parcours sur la montée menant aux Apennins, ce qui en fait un endroit idéal pour s’arrêter lors du pèlerinage vers Rome. L’existence de l’église est attestée par un document rédigé en 1005 et par des fouilles récentes qui ont révélé la présence de fondations très anciennes datant du VIIème siècle. La structure actuelle de l’édifice est radicalement différente de ce qu’elle a été dans le passé : elle a connu de nombreux travaux de restructuration, dont la plus importante est intervenue entre 1640 et 1670 à la suite du Concile de Trente.
NOTES HISTORIQUES ET ARTISTIQUS
L’église telle qu’elle était à l’époque romane a été construite sur les fondations d’un édifice plus ancien datant du IXème siècle dont le plan comprenait une abside et des pierres taillées. Cependant, des recherches récentes en art et en histoire ont mis en lumière un autre élément : selon ces études, il est fort possible que la construction carolingienne fut réalisée sur une église byzantine datant du VIème siècle et comprenant une abside à l’est. L’église que l’on voit aujourd’hui est constituée d’une nef unique qui se termine par une abside carrée et possédant des chapelles latérales datant du XVIème et XVIIème siècle. Dans la troisième chapelle de droite se trouve un portail en grès, orné à l’extérieur d’une lunette avec un bas-relief représentant la Madone à l’Enfant et Saint Jean. On peut distinguer à l’intérieur de la structure générale de l’édifice des sculptures dont on ne connaît pas l’origine avec certitude mais qui ont une grande valeur artistique : deux lions stylophores qui ornaient à la base le portail, des reliefs représentant la Déposition et la Glorification de sainte Marguerite, ou encore des statuts des SS Pierre et Paul. Les œuvres sculptées ont toutes été réalisées au début du XIIIème siècle et proviennent de Fornovo où se trouvait une corporation de sculpteurs jusqu’au XVIème siècle. La chasse de la chaire est constituée de trois panneaux sculptés représentant la Déposition, le Couronnement de la Vierge et un ensemble qui semblerait être la Cène. Le style composite de ces reliefs renvoie à l’atelier du sculpteur Antelami. Le Couronnement de la Vierge met en scène le Christ enserré dans une mandorle à huit côtés, soutenu par les symboles des Evangélistes. Marie est présentée sous les traits d’une femme jeune. Un ange apporte une couronne au Christ, et d’autres anges surgissent de nuages de forme verticale. A gauche du Christ, qui est au centre de l’ensemble, se trouve une figure féminine que l’on associe généralement à sainte Marguerite.
HISTOIRE
L’église romane de San Prospero est située à Colecchio, commune de la province de Parme qui se trouve sur une colline dominant le bas-pays. Elle a été bâtie au XIème siècle dans un style roman lombard sur les ruines d’un ancien temple païen. L’église a été dédiée à saint Prosper, évêque au moyen-âge dont le culte était très important en Reggio Emilia. Selon divers témoignages issus de fonds datant du XIVème siècle, un autre édifice fut construit près de l’église, l’hôpital de Santa Maria, structure gérée par les moines capucins et où se trouvent aujourd’hui les locaux paroissiaux. Les traits romans de l’église sont peu visibles aujourd’hui. L’édifice a subi de nombreuses modifications au cours de siècles, certains ayant changé radicalement l’aspect originale de l’église. Le premier et aussi le plus important chantier de restauration date du XIIIème siècle : le presbytère en élévation, les trois nefs ainsi que la tour campanaire ont été construits. Au XVème siècle, d’autres travaux de restaurations furent entrepris : les chevrons ont été supprimés, la voûte et les chapelles latérales, elles, construites. Au XVIème siècle, six chapelles ont été ajoutées aux nefs latérales, mais elles furent détruites lors de travaux ultérieurs. En 1922, il fut décidé de rendre à l’édifice sa splendeur originale. De longs travaux de restaurations ont alors débuté pendant lesquels la façade fut refaite et une nouvelles tour campanaire construite en style roman. Cette fois-ci, la tour est séparée de l’église, à l’image de son modèle, le Baptistère du Dôme de Parme. En 1935, la partie antérieure fut démolie et l’ancien portail fut intégré à la nouvelle façade.
NOTES HISTORIQUES ET ARTISTIQUES
Le plan de l’église de San Prosper est de type basilical à trois nefs et trois absides contenant chacune un autel. Les fonds indiquent que les absides latérales datent du XIème siècle tandis que l’abside centrale, de forme rectangulaire, date du XIIème siècle. La partie postérieure de l’église ne semble pas avoir été altérée par les divers chantiers de restauration, de même que la base de la tour-lanterne et une pierre angulaire de l’antique campanile. La façade a conservé le portail roman polylobé, orné de chapiteaux décorés de feuilles et des symboles des évangélistes. A l’intérieur de l’église, on peut encore retrouver des éléments du XIème siècle comme les colonnes et piliers sur lesquels on peut voir des figures zoomorphes et fantastiques. La vasque baptismale située à gauche de l’entrée est assez intéressante : elle date du XIIIème siècle, est en calcaire et a la forme d’un tronc renversé orné d’arceaux reliés les uns aux autres par un bas-relief de colonnettes. Au-dessus de ce bénitier se trouve un relief en marbre blanc de style byzantin représentant le baptême de Jésus dans le fleuve Jourdain, seul élément subsistant d’une clôture presbytérale aujourd’hui disparue et datant sans doute du XIIème-XIIIème siècle.
HISTOIRE
L’église de San Tomasso de Cabriolo est située près de Borgo San Donnino. Elle appartenait à l’Ordre des Templiers. La raison de sa fondation est sans doute liée à des donations de propriétaires terriens au Temple dont plusieurs membres étaient issus de familles très puissantes de la région de Parme. L’édifice était à la base prévu pour être une simple dépendance de la domus de Santa Maria Maddalena de Toccalmatto. Un oratoire du XIème siècle est attesté sur le site de l’église. Cependant, le passage de l’Ordre du Temple à la fin XIIème siècle a mené à la construction d’un nouvel édifice sur l’emplacement-même de l’oratoire. La tradition veut que sa dédicace soit due à l’archevêque de Canterbury, assassiné en 1170, trois ans après sa visite à Cabriolo. Un hôpital a aussi été construit. En 1230, dans le Capitulum seu Rotulos Decimarum du diocèse de Parme est mentionnée l’existence de l’église de Cambrolo (Cacobrolo) dans la paroisse du Borgo San Donnino : « Ecclesia de Cacobrolo in plebe Burgi Sancti Domnini ». Seule l’abside témoigne de l’époque templière du site : en 1309, l’église fut pillée et incendiée. Bien que les Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean soit venus à leur tour, le site resta pendant longtemps partiellement abandonné. Entre le XIVème et le XVème siècle, l’église fut reconstruite en utilisant en partie les éléments de l’édifice originel. Les Chevaliers de l’Ordre de Malte en firent une commanderie, celle de San Tommaso, jusqu’à ce que Napoléon suppriment ce droit et qu’elle passe aux mains de propriétaires privés.
NOTES HISTORIQUES ET ARTISTIQUES
Encore aujourd’hui, on peut voir dans la partie absidiale en brique les restes de la rotonde datant de l’époque des Templiers. L’abside comprend dans son état actuel des arcs aveugles et des fenêtres simples dont celle du centre date du XIIème siècle. L’église que l’on voit aujourd’hui a été construite sur un plan rectangulaire. Elle ne possède qu’une nef unique et sa façade est à double pente. De grands travaux de restauration ont eu lieu en 1816. La première phase de construction est de style roman, comme on peut le voir sur les murs de l’abside qui appartenait à l’église originelle, bâtie selon un plan circulaire à l’époque des Templiers. La nef et la façade, de style gothique, sont dues aux chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean, de même que les restructurations du couvent adjacent. Au XVème siècle, l’église fut reconstruite. On attribue à cette période les restes de décors picturaux que l’on peut voir sur le mur gauche de la nef, mais aucun élément ne permet de savoir à qui ils sont dus.
Design by Brego_Web