HISTOIRE
La cathédrale de Piacenza est l'un des plus importants édifices romans de la vallée de la rivière Po et elle est contemporaine à la cathédrale de Parme et l'abbaye de Nonantola. En effet une inscription sur la façade enregistre sa fondation en 1122. Un tremblement de terre en 1117 a probablement motivé la construction de cette nouvelle église, qui remplaça l'ancienne cathédrale dédiée à Santa Giustina. Dans les mêmes années de la fondation il y eut aussi un événement très important pour l’histoire de la ville, c’est-à-dire l'élection des cinq premiers consuls, ce qui signifia l'ascension définitive du pouvoir communal. Le bâtiment devint ainsi une expression de la commune, de la spiritualité des citoyens et en particulier des corps de métiers, dont les contributions à la construction furent immortalisés dans les reliefs sculptés sur les piliers de la nef. Pour ces raisons il est probable que, au moins pour la troisième décennie du XIIe siècle, ont continué à exister deux cathédrales distinctes, à certains égards rivaux : les évêques en fait conservèrent leur siège dans l'ancienne église de Sant’Antonio, tandis que Santa Giustina fut immédiatement liée à la nouvelle institution. Comme dans tous les grands chantiers émiliens, la construction du Dôme de Piacenza a duré plus d'un siècle et elle est terminée en 1233 sous la direction de Rinaldo Santo da Sambuceto. Il y eut plusieurs phases de construction qui peuvent être largement résumé en deux périodes : la première dura jusqu'à 1150 et comprit la plupart de la décoration sculpturale et la structure principale de l'église ; le second commença en 1179, après la bataille de Legnano, et dura avec des hauts et des bas jusqu'à la fin des travaux dans le deuxième quart du XIIIe siècle. Au cours des siècles suivants, il y eut diverses modifications à la structure de l'église : à l'époque gothique on ajouta la rosace de la façade ; en 1333, il y a eu la construction du clocher et de la chapelle baptismale ; l'intérieur a subi de nombreux changements dans la période post-tridentine. A la fin du XIXe siècle, furent commencées des restaurations radicales, qui ont éliminé la plupart des peintures et des autres décorations du XVIIe siècle, donnant au bâtiment une apparence hyper-roman de goût néo-médiéval.
NOTES ARTISTIQUES ET HISTORIQUES
Le plan de la cathédrale est une croix latine divisée à l'intérieur par vingt-six piliers. Il y a cinq travées de la nef, six travées de la moitié de la longueur dans chaque bras du transept et dix de la même taille dans les bas-côtés. L'étage inférieur des bas-côtés a une articulation romane, tandis que les parties supérieures démontrent déjà des caractéristiques formelles qui sont sensiblement gothiques. Il y a des galeries aveugles sur les murs de la nef ; les fenêtres en effet sont sculptés dans le mur et elles ont la fonction d’alléger le poids des voûtes et de moduler la lumière. Un chef-d'œuvre de la sculpture romane dans le domaine du maître Nicolò sont les reliefs de la nef dont on a déjà parlé ; mais les capitaux des piliers, aussi, contiennent diverses décorations : végétal, animal mais aussi figurés, comme ceux avec l'histoire de David sur le rétro de la façade. Enfin, la crypte avec ses 108 colonnes de marbre et les capitaux c’est l'une des parties les plus harmonieuses et les mieux conservées de l’église.