HISTOIRE
L’ancienne abbaye fut fondée en 752 par l’abbé bénédictin Anselmo, duc lombard de Frioul. Avec l'aide de la population locale, il décida de faire édifier l'église et le monastère après que le roi Astolfo, son beau-frère, lui ai fait don du territoire de Nonantola. En 756, peu de temps après sa consécration par l'évêque de Reggio Emilia et par le métropolite de Ravenne, l'abbaye accueillit la dépouille du pape Sylvestre, à qui, avec les Apôtres Pierre et Paul, l'église a été dédiée. Grâce à la faveur des souverains lombards, des successifs conquérants francs et à l'administration stratégique des différents abbés, l'abbaye de Nonantola acquit un prestige politique incontesté. Les plus importants reconstructions ont eu lieu après l’invasion des Hongrois en 889, qui a fait de l’église et du monastère un champ de ruines, et après le séisme en 1117 lorsque les travaux, commencé en 1121, ont lui donné l’aspect roman que nous voyons aujourd'hui.
EXTERIEUR DE L’EGLISE
Les éléments extérieurs de l'église, liés à la reconstruction après le séisme, revisitent ceux de la cathédrale de la ville de Modène, dont le chantier avait commencé en 1099. La façade à double pente est flanquée de deux saillants qui signalent la faible hauteur des bas-côtés par rapport à la nef. Cette différenciation intérieure est aussi réfléchie dans les deux grandes demi-colonnes qui articulent les trois distinctes sections, définies chacune à leur tour par des pilastres et des arches suspendus. Le portail est attribué aux maîtres de l’école de Wiligelmo qui ont également réalisé les premiers portails du Dôme de Modène et dont ils ont repris la structure : un prothyron sur deux colonnes à chapiteaux feuilletés soutenues par des lions stylophores, avec un portail orné. Les sculptures du montant comprennent les histoires de l'enfance du Christ sur la droite alors que sur la gauche la fondation de l'abbaye. Dans la lunette c’est le Christ comme juge entre deux anges et les symboles des évangélistes.
INTERIEUR
De monumentaux piliers quadrilobés divisent l’espace interne en trois nefs. L’ensemble, sobre et majestueux, se termine par un presbytère surélevé. Le maître-autel est composé de l'Arche de San-Silvestro dont les huit panneaux, représentants des épisodes de la vie du saint, furent exécutés entre 1568 et 1572 par le sculpteur Jacopo Silla De'Longhi. Sous le chœur se trouve la crypte, la partie la plus ancienne de l'église qui précède aussi la reconstruction du XIIe siècle. Les voûtes croisées de ce vaste espace, égale à celle du chœur ci-dessus, sont prises en charge par soixante-quatre colonnes et vingt-deux demi-colonnes en brique. Plusieurs chapiteaux sont très intéressants parce qu’ils sont datés des différentes époques. Les plus anciens, peut-être datables de VIIIe siècle, sont de style lombard-nonantolan : chapiteaux feuilletées, avec deux ou trois ordres superposés, dont les reliefs sculptés sont fortement accentués. Ceux qui sont plus faibles et gracieux, décorés avec des feuilles de palmier et surmontés d'abaques, sont plus tardifs (11th- et 12th- siècle). La crypte contient de nombreux vestiges, y compris ceux de San Anselmo, fondateur de l'abbaye.
RESTAURATIONS
Il est important de souligner que l'aspect actuel de la basilique est dû en grande partie à une campagne de restauration radicale effectuée entre 1913 et 1917 laquelle a essayé de récupérer les anciens éléments romans du bâtiment. Au cours de cette campagne, les voûtes croisées de la nef furent démolies, remplacés par un plafond en fermes. Le presbytère fut modifié en reprenant sa hauteur originale ainsi que la crypte, ensevelie au XVème, a été dégagée lors de ces travaux.