HISTOIRE
L’église paroissiale de Sainte Marie est située au sommet d’un roc escarpé dans le bourg de Rocca Santa Maria, un hameau de Serramazzoni. Son emplacement n’est pas anodin, puisqu’il s’agit d’un des plus anciens lieux montagneux de la région de Modène. L’église, dédiée à Sainte Marie de l’Assomption, a été édifiée entre le VIIIème et le IXème siècle sur un lieu sacré où se trouvait autrefois un château ayant appartenu au marquis Bonifaccio de Toscane. Sa fille, Matilde de Canossa, décida en 1108 de faire don de cette église à l’évêque de Modène, Dodone. Aujourd’hui, il ne reste plus de trace du château : seule reste l’église, mentionnée dans d’anciens registres des églises du territoire de Modène comme possédant l’une des paroisses les plus importantes. Au cours des siècles, elle a connu plusieurs chantiers de restauration. Parmi les modifications les plus remarquables, on peut noter l’élévation du niveau du sol et son corrélat, la réduction de la hauteur des colonnes qui divisent l’espace en trois nefs. Au milieu du XVIIIème siècle, elle fut baroquisée. Mais les campagnes de remaniement entreprises dans la première moitié du XXème siècle se sont attachées à restituer l’aspect original de l’église romane.
NOTES ARTISTIQUES ET HISTORIQUES
L’église de Sainte Marie de l’Assomption a été entièrement construite en grès provenant d’une carrière de la région. Le profil de la façade est composé de deux saillants, d’un portail et d’une petite ouverture à deux fenêtres en son centre. Les absidioles sont très réduites en comparaison de l’abside centrale, orientée et à l’architecture est classique -circulaire et sobre. L’intérieur de l’église est à la fois simple et majestueux : sa maçonnerie est de pierre, lui donnant l’air solide et immuable. Elle a été construite selon un plan basilical à trois nefs divisées entre elles par d’imposants arcs en plein cintre qui reposent sur quatre colonnes monolithiques basses et ramassées. L’aspect ramassé des colonnes est assez singulier car il donne l’impression que la nef centrale est très élevée et que les arcs sont très larges. Ces piliers ont conservé leurs splendides chapiteaux sculptés datant du XIème siècle. Chacun des huit chapiteaux a sa propre forme et sa propre composition ornementale, mais le groupe constitue un ensemble sculptural homogène d’une grande valeur car finement exécuté. Parmi les ornements, on trouve notamment des entrelacs végétaux, des feuilles de palmier, des rubans, des volutes, des rosettes et d’autres motifs de type archaïque. L’inscription de 1140 peut se lire sur plusieurs d’entre eux. Les colonnes ont quant à elles des protèges-angles sculptés. Ainsi, sur la première colonne de droite se trouvent des motifs végétaux tandis que sur la seconde sont représentées des têtes d’animaux, symboles des figures démoniaques chassées de l’église.